Les avocats du Président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat le 26 juillet et retenu prisonnier depuis, ont annoncé ce 2 octobre qu’il va porter plainte à Niamey contre les auteurs du putsch.
Dans un communiqué, les avocats de M. Bazoum annoncent également avoir saisi le «Groupe de travail sur la détention arbitraire» et le «Comité des droits de l’Homme», deux organismes du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
Au Niger, une plainte, avec constitution de partie civile, vise le général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du Niger, et «tous autres, pour attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, crimes et délits commis par les fonctionnaires et arrestations et séquestrations arbitraires». La plainte, au nom de M. Bazoum, son épouse et leurs deux enfants, devrait être déposée «dans les prochains jours», auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Niamey, selon l’un des avocats, Dominique Inchauspé.
Selon Me Inchauspé, le coup d’Etat du 26 juillet est «une atteinte à la dignité de l’Etat nigérien, réaffirmant l’absolue nécessité de restaurer un Etat de droit».
Le 18 septembre dernier, M. Bazoum avait saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dénonçant notamment son «arrestation arbitraire».
Mi-août 2023, les auteurs du coup d’Etat avaient de leur côté annoncé leur intention de «poursuivre pour haute trahison et atteinte à la sûreté» du pays, Mohamed Bazoum, qui refuse toujours de démissionner.
Ce 30 septembre, le pouvoir de Niamey a critiqué une nouvelle fois la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest qui a pris des sanctions politiques et économiques au lendemain du coup d’État et menacé le Niger d’une intervention armée. La Cedeao «n’a même pas cherché à connaître les raisons du coup d’État, a estimé le général Tiani, déplorant que les populations souffrent de l’embargo».