L’exécutif nigérian dirigé par Bola A. Tinubu a obtenu un sursis social ce 2 octobre à travers la suspension in extremis «pour 30 jours de la grève nationale illimitée» à laquelle avaient appelé à partir de ce 3 octobre les deux principales Centrales syndicales du pays.
Des discussions et concertations de dernière minute entre le NLC (Nigeria Labour Congress) et le TUC (Trade Union Congress) ces 1er et 2 octobre ont abouti à la «suspension pour 30 jours de leur débrayage national et illimité» qui a pour vocation de faire reculer le Gouvernement sur un certain nombre de décisions sociales récentes. C’est à travers un communiqué publié en début de soirée de ce 2 octobre que le NLC et le TUC ont annoncé cette mesure suspensive.
A la faveur de la commémoration des 63 ans d’accession à l’indépendance du Nigeria, le président Tinubu avait déjà annoncé ce 1er octobre «une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés et des transports publics moins chers» en vue de faire face aux corollaires de la fin des subventions sur les produits pétroliers. Une mesure décidée fin mai 2023 par le dirigeant nigérian, après sa prestation de serment.
Ce train de nouvelles mesures sociales annoncées a visiblement apaisé les membres des Centrales syndicales. Notamment d’une part «une augmentation de salaire de 35.000 nairas (45 dollars) par mois pendant six mois pour les employés fédéraux et de 25.000 nairas pour les travailleurs les moins qualifiés». Et d’autre part la mise en service de «bus au gaz pour les transports publics» offrant des tarifs moins prohibitifs, la suspension temporaire de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) pour le diésel (très consommé au Nigeria) et la distribution «d’allocations aux Nigérians les plus pauvres».
Les 216 millions d’habitants du Nigeria font face depuis cinq mois à une inflation de 25% induisant le triplement du prix de l’essence et la cherté de la plupart des denrées de base, suite à la fin des subventions précitées, et à une dévaluation du naira.
C’est la deuxième fois que le régime de Bola Tinubu était censé faire face à un débrayage national décriant la cherté de la vie, après la grève nationale d’aout 2023 impulsée par le NLC et le TUC. Ce mouvement avait connu des effets mitigés d’une grande ville à une autre du pays le plus peuplé d’Afrique.