Une commission d’enquête de l’ONU a rendu publique lundi ses conclusions sur de supposés crimes contre l’Humanité qui ont été commis par le gouvernement érythréen à l’encontre de ses populations civiles.
L’enquête de l’ONU relève des violations systématiques et à grandes échelle des droits de l’Homme par le gouvernement érythréen. D’après le rapport onusien, ces exactions poussent chaque mois, plus de 5.000 érythréens à fuir leur pays pour aller se réfugier dans d’autres contrées.
Il aura fallu environ une année d’enquête pour les trois experts onusien diligentés par le conseil des droits de l’Homme de l’ONU afin de décrire dans un rapport d’environ 500 pages, le système répressif auquel les citoyens érythréens sont régulièrement soumis, arrêtés, détenus, torturés, portés disparu ou même tués.
Les experts onusiens mandatés ont par ailleurs dénoté que ces transgressions aux droits de l’Homme interviennent à une échelle rarement constatée ailleurs. Cette situation incommodante a en outre, provoqué un exode massif de centaines de milliers d’érythréens qui ont déjà réussi à quitter leur pays ces dernières années.
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) avait d’ailleurs estimé l’an passé à environ 360.000 le nombre de réfugiés érythréens qui vivent en dehors de leurs pays pour des causes politiques et sociales. Autre indicateur de taille, les réfugiés érythréens constituent la seconde population après les syriens, à se lancer dans la traversée de la mer méditerranée afin d’atteindre les côtes européennes.
Pour nombre d’observateurs, cette situation est due au régime dictatorial du président Issaias Afeworki qui dirige d’une main de fer, le pays depuis maintenant 22 ans.
Le rapport onusien évoque un système politique où tout individu est appelé à espionner et témoigner envers les détracteurs du régime. Le gouvernement utilise pour cela une main d’œuvre militaire quasi gratuite spécialement dédiée à ce genre d’intrusion dans la vie privée de la population.