L’armée nigériane est en train de transférer son centre de commandement d’Abuja, la capitale du pays, à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, (Nord-Est) qui constitue le fief historique du groupe terroriste Boko Haram.
Ce transfert décidé par le nouveau président, Muhammadu Buhari, après l’avoir annoncé dans son discours d’investiture le 29 mai, en affirmant que la victoire contre la nébuleuse Boko Haram ne pouvait pas être atteinte depuis un centre de commandement à Abuja, dans le centre du pays.
Selon le porte-parole de l’armée nigériane, le Colonel Sani Usman, une équipe de reconnaissance du commandement dédié à la lutte contre Boko Haram, se trouve depuis lundi 08 juin, à Maiduguri. Elle a pour mission de poser les premiers jalons nécessaires à «l’établissement du Centre de commandement et de contrôle (MCCC) pour l’opération ‘Zaman Lafiya’ afin de combattre le terrorisme et l’insurrection armée».
«Désormais, la lutte contre le terrorisme et l’insurrection va être coordonnée, suivie et contrôlée depuis ce centre», précise le porte-parole dans un communiqué. Ce centre y resterait installé «jusqu’à ce que Boko Haram soit totalement étouffé», assure-t-il.
Un autre centre d’opérations serait en cours de transfert à Yola, capitale de l’Etat d’Adamawa où deux attentats-suicides perpétrés récemment dans un marché, ont fait 31 morts.
L’insurrection islamiste et sa répression ont déjà occasionné la mort de plus de 15.000 personnes depuis 2009. Depuis la prestation de serment du président Muhammadu Buhari, au moins 93 personnes ont été tuées dans 11 attentats à la bombe et des attaques perpétrés par Boko Haram.
Comme quoi, ce groupe islamiste conserve encore une forte capacité de nuisance, malgré toutes les défaites qu’il a essuyées, depuis février dernier, grâce notamment à l’intervention, aux côtés de l’armée nigériane, des militaires tchadiens, nigériens et camerounais.
Signalons que l’armée nigériane plaide pour une coopération accrue avec ses voisins pour neutraliser Boko Haram. D’ailleurs, une rencontre est prévue dans ce sens à Abuja, entre le chef d’état-major de l’armée du Nigeria et ses homologues du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin.