Le principal parti d’opposition au Zimbabwe, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a annoncé ce 12 octobre que ses membres élus boycotteraient les activités du Parlement, après la révocation de quinze de ses députés.
«Nous nous désengageons du Parlement et du Conseil jusqu’à ce que cette question soit résolue», a martelé le président de la CCC, Nelson Chamisa, notant qu’aucune affaire ne sera traitée jusqu’à ce que justice soit rendue.
Selon le parti, cette mise à l’écart décidée par le président de l’Assemblée nationale est intervenue suite à une lettre rédigée début octobre 2023 par un certain Sengezo Tshabangu, qui s’est présenté comme le «Secrétaire général par intérim» de la CCC, prétendant que les 15 députés avaient quitté la formation politique.
Après cette décision, la Commission électorale a reçu une lettre du Parlement déclarant les 15 sièges vacants et ouvrant la voie à des élections partielles qui pourraient offrir une majorité des deux tiers du Parlement au parti au pouvoir, la Zanu-PF.
M. Chamisa, a condamné cette décision, expliquant que l’auteur de la lettre n’était pas membre de la CCC, que le parti n’avait pas de Secrétaire général et qu’aucun député n’a quitté la formation politique.
«Le CCC mènera une campagne politique et diplomatique de manière pacifique conformément aux recours constitutionnels» afin que ses membres soient rétablis dans leurs fonctions, a-t-il dit.
Cette affaire risque d’aggraver les tensions politiques dans ce pays d’Afrique australe depuis le scrutin du 23 août dernier qui a abouti à la réélection du Président Emmerson Mnangagwa, 81 ans.
Selon le CCC, une douzaine de ses membres, dont des députés et des conseillers locaux, ont été arrêtés depuis les élections. La période pré-électorale avait également connu son lot d’interpellations et d’intimidations. Ces poursuites «sont fabriquées de toutes pièces, politiquement motivées et sans fondement», assure le porte-parole du CCC, Promise Mkwananzi.