Emboîtant le pas au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui a démenti dans son dernier rapport annuel, l’existence d’une soi-disant «guerre au Sahara», le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko a lui aussi désavoué les dirigeants du Polisario en n’évoquant qu’un «conflit de faible intensité» lundi soir, dans un briefing tenu à huis-clos devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ivanko a précisé que «des hostilités de faible intensité continuent de se dérouler le long de la berme, principalement autour de la zone de Mahbès, dans la partie Nord-est du territoire. En moyenne, entre un et deux tirs sont signalés quotidiennement par les deux parties ».
Il en outre affirmé, que «depuis novembre 2022, à la demande des Forces armées royales (FAR) et sous son escorte, la MINURSO visite régulièrement les sites situés au niveau ou à proximité de la berme où auraient eu lieu des tirs d’artillerie et de mortier du Front Polisario». Les «activités d’observation» de la MINURSO à l’Est de la berme, a-t-il ajouté, «restent confinées à des couloirs précis de 20 kilomètres et aucune reconnaissance héliportée n’est autorisée» par le Polisario.
Alexander Ivanko a également étalé devant le Conseil de sécurité, les obstacles du Polisario qui entravent les actions des casques bleus et les problèmes auxquels ils font face dans l’exercice de leurs missions, relvant que depuis l’adoption de la résolution 2654, le 27 octobre 2022, «la situation reste difficile pour la MINURSO et caractérisée par un conflit de faible intensité». «Les obstacles opérationnels persistants et l’absence de progrès dans le processus politique» entravent les actions de la mission de l’ONU sur le terrain, a-t-il déploré.
«Nos opérations de logistique et de réapprovisionnement continuent de souffrir de restrictions à notre liberté de mouvement à l’Est de la berme», a-t-il souligné, faisant allusion directement au front Polisario qui, a-t-il rappelé, a accepté le 29 mars dernier, sous la pression de l’ONU et de la communauté internationale, de fournir un passage sûr à titre de «mesure extraordinaire et provisoire» pour un convoi de ravitaillement vers nos Team-Sites», à l’Ouest du Mur des Sables. Depuis lors, les casques bleus de la MINURSO ont pu entreprendre «cinq sorties de ravitaillement supplémentaires» a révélé Ivanko, précisant que « la septième sera déployée demain (mardi 17 octobre, ndlr)».
Pour rappel, même le Secrétaire général de l’ONU s’est insurgé dans son dernier rapport sur le Sahara, contre les restrictions et obstructions à répétition du Polisario à la liberté de circulation et aux activités opérationnelles et logistiques des casques bleus, prévenant que ces obstructions menacent directement la capacité de la MINURSO à maintenir sa présence sur le terrain.