Le Roi Mohammed VI a présidé, jeudi au Palais Royal à Rabat, un Conseil des ministres consacré à l’examen des Orientations générales du Projet de Loi de Finances au titre de l’année 2024, indique un communiqué du Porte-parole du Palais Royal, Abdelhak El Mrini.
Au cours de cette réunion, il a été également procédé à l’approbation d’un projet de loi et d’un projet de décret relatifs au domaine militaire, de trois conventions internationales et de nombre de nominations aux fonctions supérieures, précise la même source.
Au début des travaux du Conseil, la ministre de l’Economie et des Finances a présenté devant le Souverain un exposé sur les grandes lignes du Projet de Loi de Finances (PLF-2024), soulignant que la préparation de ce PLF intervient dans un contexte marqué par le ralentissement de l’activité économique mondiale, la persistance des tensions géopolitiques et la hausse des pressions inflationnistes et des cours des produits énergétiques, en plus des impacts du douloureux séisme qui a frappé le Royaume le 8 septembre dernier.
Elle a ensuite assuré que le Maroc a fait preuve «d’une réactivité positive et d’une grande efficacité dans la gestion de cette catastrophe naturelle, puisqu’il a été procédé, en application des Hautes Instructions Royales, à l’élaboration d’un programme intégré et multidimensionnel englobant tous les secteurs et qui vise la reconstruction et la mise à niveau des régions sinistrées et concerne près de 4,2 millions d’habitants des zones affectées pour une enveloppe estimée à 120 milliards de dirhams sur cinq années».
La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah a ensuite précisé, que les orientations générales dudit PLF s’articule autour de quatre principaux axes à savoir : La mise en œuvre du « Programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées par le séisme d’Al Haouz » ainsi que le renforcement des mesures de lutte contre les impacts conjoncturels et ce avec la contribution du Budget général de l’Etat, des Collectivités territoriales, du Fonds spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre et du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, outre l’aide et la coopération internationales.
Deuxièmement : La poursuite de la consolidation des fondements de l’Etat social notamment par la mise en œuvre du chantier Royal de la protection sociale, la poursuite de la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire de Base au profit des catégories démunies et l’opérationnalisation progressive de l’aide sociale directe à partir de la fin de l’année en cours, en l’adossant au système de ciblage du Registre Social Unifié. Ce programme cible 60% des familles marocaines non couvertes actuellement par les régimes de sécurité sociale et la valeur de l’aide sociale directe ne devrait pas être inférieure à 500 dirhams pour chaque famille ciblée, quelle qu’en soit la composition. En application des Hautes Instructions Royales, a-t-elle poursuivi, la priorité sera également accordée à l’opérationnalisation du nouveau programme d’aide à l’accès au logement.
Troisièmement : La poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles : à travers notamment le parachèvement de la réforme du système de la justice et la révision du Code de la famille.
Par ailleurs, l’investissement productif sera érigé en levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs productifs prometteurs, notamment à travers la poursuite de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement, à même de consolider la dynamique de l’investissement dans les domaines de l’agriculture, du tourisme, de la réforme de l’administration et du processus de déconcentration administrative et de régionalisation avancée.
Quatrièmement : Le renforcement de la soutenabilité des finances publiques notamment à travers la réforme de la Loi Organique relative à la Loi de Finances, la poursuite du développement des financements innovants, ainsi que la valorisation du portefeuille public et l’amélioration de son rendement et ce, en veillant à la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme fiscale et à la gestion maîtrisée et rationnelle des dépenses de fonctionnement de l’administration.
Pour conclure, la ministre a souligné que le PLF se base sur des hypothèses tablant sur un taux de croissance de 3,7% en 2024 et un déficit budgétaire dans la limite de 4% du PIB.