Les autorités éthiopiennes se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre de 64% d’ici 15 ans, mettant le pays à l’avant-garde aux côtés du Maroc et du Gabon, de la bataille africaine contre le réchauffement de la terre.
«L’Ethiopie a l’intention de limiter ses productions nettes de gaz à effet de serre en 2030 à 145 millions de tonnes de CO2 ou moins. Cela constituerait une réduction de 64% par rapport aux émissions projetées dans le scénario de maintien du statu quo en 2030», a révélé la délégation éthiopienne le 11 juin dernier à Bonn (Allemagne) où s’achevait un nouveau «round» de négociations sur le changement climatique.
Une décision fortement ambitieuse et exemplaire dans la lutte contre le changement climatique, largement saluée par des organisations non gouvernementales (ONG) présentes à Bonn. En effet, quoi que l’importance et l’urgence de limiter l’émission du CO2 et protéger l’environnement, soient partagées par l’ensemble des Etats, les actions concrètes ne suivent pas toujours.
Le gouvernement éthiopien qui n’a pas manqué de solliciter l’appui des partenaires extérieurs pour relever ce grand défi, compte s’y prendre en limitant les pratiques polluantes dans l’agriculture, la construction, les transports.
Parmi les mesures concrètes décidées pour limiter la pollution, le gouvernement prévoit augmenter l’accès à l’électricité et aux énergies renouvelables par l’installation des panneaux solaires sur les habitations et des fermes éoliennes. Ce qui lutterait contre l’usage des poêles à bois qui détruisent les forêts et rejettent des quantités de CO2, une pratique répandue en Ethiopie.
Addis-Abeba mise aussi sur son barrage «Grande Renaissance » pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique. Lancé depuis 2011, cet immense barrage sur le Nil Bleu, qui doit être achevé d’ici deux ans, aura une capacité de production électrique de 6000 MW. Il devrait être le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.
Par tous ces projets, les autorités éthiopiennes veulent assurer également leur indépendance en matière d’énergie.
L’Ethiopie est le 3ème pays africain, après le Gabon et le Maroc, à déposer sa «contribution» à l’accord mondial sur le climat qui sera paraphé en décembre prochain à Paris.