La rébellion séparatiste à dominante touareg au Mali a revendiqué ce mercredi 31 octobre, avoir pris le contrôle d’un camp peu après son évacuation par les casques bleus de la Mission de l’ONU (MINUSMA) dans la ville stratégique de Kidal.
Dans un communiqué daté du 31 octobre 2023, les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) affirment que «le CSP-PSD prend désormais le contrôle des emprises abandonnées par la Minusma à Kidal», quelques heures après que la Mission des Nations unies au Mali a quitté la base située à proximité de cette grande ville du nord-est du pays.
Les hostilités ont repris depuis fin août 2023 entre les Forces armées maliennes (Fama) et ces groupes rebelles qui avaient conclu un cessez-le-feu et un accord de paix avec le Gouvernement malien en 2014 et 2015.
Ces groupes armés s’opposent à ce que les Fama réinvestissent les camps qui étaient sous leur contrôle au moment de la signature de ces accords. L’armée malienne a dépêché le 2 octobre un important convoi en direction de Kidal pour prendre la relève après le départ de la MINUSMA.
Dans un communiqué, l’armée malienne a «constaté une fois de plus et avec beaucoup de regret que ce retrait (de la MINUSMA) n’a point fait l’objet de rétrocession aux Fama, comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises MINUSMA par les Fama».
La junte a réclamé et obtenu du Conseil de sécurité de l’ONU en juin 2023, après des mois de dégradation des relations de Bamako avec la MINUSMA, le départ de la mission déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle. La junte a affirmé «l’échec» de la Mission et dénoncé «l’instrumentalisation» qu’elle aurait faite de la question des droits humains au Mali.