Le président ivoirien, Alassane Ouattara qui veut faire de la Côte d’Ivoire un exemple après la crise postélectorale de 2010, s’est déclaré convaincu que les prochaines élections seront «totalement apaisées, totalement démocratiques et totalement ouvertes».
«De bonnes élections permettront de tourner la page et nous nous attelons à cela avec une Commission électorale indépendante et donc des circonstances équitables pour tous les candidats», a-t-il déclaré à l’issue d’une séance de travail avec le président français, François Hollande, mardi après-midi à l’Elysée.
Pourtant, samedi dernier, l’opposition ivoirienne a vivement critiqué l’organisation de la présidentielle d’octobre, accusant le pouvoir de préparer des «fraudes massives» au niveau des listes électorales.
Selon un cadre de la Coalition nationale pour le changement (CNC, opposition), Bertin Konan Kouadio, «le régime en place fait preuve d’une volonté manifeste d’organiser des fraudes sur le recensement électoral» qui a démarré au début de ce mois. Il accuse le pouvoir de se «tailler des listes électorales sur mesure sur lesquelles seront inscrits ses partisans».
La CNC a d’ailleurs demandé ce dimanche la dissolution pure et simple de la Commission électorale indépendante (CEI) qu’elle accuse de «partialité».
«La CEI, dans sa forme actuelle, est inacceptable car entachée d’une partialité criarde, qui porte en elle les germes d’élections truquées à l’avance. Cette commission ne nous inspire aucune confiance», a déclaré, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du CNC Laurent Akoun.
L’opposition a proposé à la place une commission électorale composée de membres permanents choisis parmi les personnalités crédibles et qui soient libres de toute appartenance politique.
Entre temps, elle compte organiser, dans les prochains jours, des manifestations publiques à Abidjan, dans l’objectif de pousser le gouvernement à la table de négociations sur des nouvelles conditions de l’élection présidentielle.
A s’en tenir aux déclarations d’Alassane Ouattara en France, les actions de l’opposition de ces derniers jours, ne semblent pas encore mouvoir les autorités en place.