L’ONG «Human Rights Watch» a imputé dans un document publié ce jeudi, la responsabilité du meurtre d’au moins 200 civils tués au Mali depuis avril dernier, à des groupes jihadistes et aux forces armées maliennes.
Depuis le début du mois d’avril 2023, HRW indique que des combattants islamistes du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda, ont tué plus de 160 civils dont au moins 24 enfants. Elle reproche aussi aux forces armées maliennes d’être responsables de la mort d’au moins «40 civils, dont au moins 16 enfants, au cours d’opérations de contre-insurrection».
«Les meurtres ciblés de civils par les groupes islamistes armés et l’armée malienne constituent des crimes de guerre qui doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et impartiales», a insisté Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.
D’après « Armed Conflict Location & Event Data » (ACLED) un projet de collecte de données, d’analyse et de cartographie des crises, entre janvier et août 2023, la violence contre les civils au Mali avait augmenté de 38% par rapport à 2022 et que le GSIM, les forces armées maliennes et le groupe Wagner, ainsi que l’EIGS étaient les principaux assaillants.
Depuis la fin du mois d’août 2023, la sécurité dans le nord du Mali s’est par ailleurs fortement dégradée après la reprise des hostilités entre les rebelles du CSP-PSD, une alliance de mouvements armés impliqués dans le processus de paix et l’armée malienne.
Une situation qui intervient dans un contexte où la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui avait dans son mandat l’interposition entre les belligérants, a débuté son retrait qui doit être effectif au plus tard le 31 décembre prochain.