Le Front patriotique rwandais (FPR – parti au pouvoir) s’est prononcé en faveur d’un changement de la Constitution, fort de la pétition de la moitié des électeurs rwandais qui réclame une révision de la Constitution ouvrant la voie à un troisième mandat du président Paul Kagamé.
C’est à l’unanimité que les responsables du FPR ont donc approuvé des modifications à apporter à la Constitution dont l’article 101 qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Le parti fait valoir que «la modification de la Constitution est nécessaire pour aligner le pays sur ses priorités actuelles qui comprennent la stabilité, l’accélération de la prospérité et la cohésion sociale.»
Mais l’opposition dénonce des pressions du pouvoir et s’inscrit toujours en faux contre cette initiative. Elle ne veut pas se laisser intimider par la pétition signée par plus de 3,7 millions de personnes et déposée au Parlement. Des responsables de l’opposition, comme certains observateurs, restent convaincus que toutes les signatures ne relèvent pas de l’initiative propre de leurs signataires. Aussi, il y aurait parmi ces signataires, des prisonniers qui ne sont pourtant pas autorisés à voter. Pour eux, le chef de l’Etat devrait respecter la Constitution.
Le Parti vert démocratique du Rwanda (DGPR), seul parti d’opposition légalement enregistré au Rwanda, avait déjà déposé, au début de ce mois, une requête auprès de la Cour suprême demandant d’empêcher la réforme constitutionnelle.
Vraisemblablement la bataille s’avère difficile pour l’opposition, d’autant que les actions à l’actif du président Kagamé plaident aussi en sa faveur. Christophe Bazivamo, vice-président du FPR, a déclaré récemment que si le peuple réclame la réélection de Kagamé c’est parce qu’il a «cet espoir bien fondé que si le président continue, c’est assuré qu’il ne va rien changer mais plutôt continuer ce développement socio-économique, cette sécurité qui est observée ici et là, la bonne gouvernance.»
Kagamé de son coté reste toujours évasif quand à sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Il s’en remet toujours à la décision du peuple.