Le Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés à dominante touareg, a accusé ce mardi 7 novembre, l’armée malienne d’avoir tué plusieurs civils, dont des enfants, lors de frappes militaires à Kidal.
Le CSP a fait état dans un communiqué de 14 morts, dont huit enfants regroupés devant une école et six notables, tués selon le CSP par des drones de fabrication turque de l’armée malienne.
L’armée avait déjà indiqué le 4 novembre sur les réseaux sociaux avoir «neutralisé» la veille avec ses moyens aériens un certain nombre de cibles qui préparaient des opérations à l’intérieur du camp récemment évacué par la mission de l’ONU (MINUSMA).
Le CSP a assuré pour sa part qu’une des frappes de drone avait atteint un groupe d’enfants devant une école proche du camp, précisant avoir demandé aux autorités turques «de revoir leur politique de vente de drones à la junte» malienne et son partenaire le groupe paramilitaire russe Wagner.
Le Nord malien est à nouveau, le théâtre depuis août 2023, d’une escalade entre les acteurs présents (armée régulière, rebelles, jihadistes). Le retrait de la Mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course pour le contrôle du territoire. Les autorités de Bamako réclament la restitution des camps abandonnés par la MINUSMA et les rebelles s’y opposent alors que les groupes jihadistes tentent d’en profiter pour affermir leur emprise sur une partie du territoire malien et le pouvoir du président intérimaire, le colonel Assimi Goïta a fait de la restauration de la souveraineté territoriale son objectif principal.
La cité de Kidal est contrôlée par les rebelles qui, après s’être soulevés en 2012, avaient accepté de cesser le feu en 2014, mais viennent de reprendre les armes après la montée au pouvoir des militaires putschistes.