Un homme d’affaires et un ancien ministre tunisiens, proches de l’ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali, ont été écroués ce mercredi 8 novembre dans le cadre de deux enquêtes distinctes pour des soupçons de corruption financière.
Un mandat de dépôt de cinq jours renouvelables a été émis à l’encontre de Marouane Mabrouk, 51 ans, homme d’affaires et ex-gendre du défunt président Ben Ali (décédé en 2019), qui est à la tête de plusieurs groupes tunisiens (Géant, Monoprix, Orange, Banque BIAT).
Il est soupçonné de corruption dans la gestion d’une entreprise confisquée par l’Etat, dans le cadre d’une enquête ouverte depuis plus de 10 ans sur les fonds publics spoliés sous la présidence de Ben Ali, a indiqué le porte-parole du Tribunal de première instance, Mohamed Zitouna, cité par des médias gouvernementaux, précisant que les enquêteurs soupçonnent un «délit de prise de contrôle d’une entreprise dont l’Etat est contributeur au capital».
L’ancien ministre des Transports et du Tourisme, Abderrahim Zouari, 79 ans, fait lui aussi, l’objet d’un mandat de dépôt de cinq jours renouvelables pour avoir profité de ses fonctions, afin d’obtenir des avantages. Son incarcération intervient à la suite d’«une plainte déposée par une organisation non gouvernementale sur la base de soupçons de corruption dans un marché public», a précisé le porte-parole, Zitouna.
Le Président tunisien, Kais Saied, soucieux de renflouer les caisses de la Tunisie endettée à 80%, a créé en mars 2022 une Commission de «réconciliation pénale», prévoyant un abandon des poursuites judiciaires en échange du versement de pénalités ou de la réalisation de grands projets publics.
Après son coup de force juridique en juillet 2021, Kais Saied a fait réviser la Constitution pour instaurer un système ultra-présidentiel aux dépens du Parlement dont il avait gelé les activités.