Portée par le parti «Santé du peuple», dirigé par le médecin William G. Kouessan depuis le 20 mai 2023, la proposition de la cogestion des affaires publiques au Togo (partage du pouvoir exécutif) n’enchante pas pour le moment les formations de l’opposition togolaise.
Selon un nouveau point opéré sur le sujet ce 13 novembre 2023 par William Georges Kouessan, seules six formations sur les 16 consultées depuis six mois autour du sujet «sont d’accord sur le principe».
Les autres partis affichent une certaine frilosité à l’égard de la cogestion. L’un des partis les plus influents dans l’opposition jusqu’à la présidentielle du 22 février 2020, est «allé jusqu’à dire clairement que la cogestion signifierait à légitimer la dynastie en place au Togo depuis 1967», relève la formation «Santé du peuple».
La DMP (Dynamique du peuple), un des rares rassemblements de partis encore existant dans l’opposition togolaise, a aussi relativisé la portée de la cogestion dans la classe politique par la voix de l’une de ses responsables, Brigitte Adjamagbo-Johnson.
«Nous sommes devant le constat selon lequel le parti UNIR (au pouvoir) ne souhaite pas lâcher du lest sur des questions qui méritent consensus. C’est le cas de l’affaire des détenus politiques emprisonnés depuis 2017 » et qui sont encore au nombre d’une centaine derrière les barreaux, argumente ce leader de la DMP. Les dirigeants du parti UNIR observent un silence radio sur ce sujet, depuis mai 2023.
Ce que propose ‘Santé du peuple’ «est différent de ce qui a été fait jusqu’à présent sur l’échiquier politique togolais. Cette proposition n’a aucun lien avec le contenu de l’APG (Accord politique global d’août 2006) ou encore l’accord de gouvernance entre l’UFC (formation de l’ex-opposant historique G. Olympio) et le RPT du 26 mai 2010», a tenu à souligne le leader Kouessan.
‘Santé du peuple’ axe sa proposition de cogestion qu’elle présente comme innovante sur le constat selon lequel «une minorité s’accapare des richesses du pays» depuis de longues années, a-t-il noté.
«Nous sommes conscients que les lignes politiques locales figées depuis de longues années ne peuvent pas bouger d’un seul coup en seulement six mois. Nous donnons le temps au temps», suggèrent Kouessan et sa formation politique.
Le Togo s’apprête à organiser dans les prochaines semaines des élections législatives et régionales dont la date de leur tenue n’a pas encore été fixée.
Le mandat de la Commission électorale (CENI) censée organiser ces scrutins, est lui-même arrivé à expiration depuis le 24 mars 2022. Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle du pays est incomplète à l’heure actuelle et ne compte que 5 juges sur 9 et est privée de son président décédé.