Moins de deux semaines après leur nomination par décret présidentiel pour un mandat de six ans, les 12 membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) au Sénégal ont prêté serment ce lundi 13 novembre à Dakar, devant le président du Conseil constitutionnel sénégalais, Mamadou Badio Camara.
Le président et vice-président de la CENA, respectivement l’inspecteur général d’État, Abdoulaye Sylla et le magistrat, Ndary Touré, étaient tous les deux à la retraite avant leur nomination.
«Tout au long de votre riche carrière, vous avez occupé de hautes responsabilités au sein de l’Administration (….) Vous êtes désormais appelés à diriger une équipe de hauts cadres qui allient compétence et expérience», a indiqué Badio Camara à l’adresse du nouveau président de la CENA.
Décidément, les autorités ont tenu d’installer la nouvelle équipe de la CENA, au grand dam de l’opposition et de la société civile qui dénoncent le non-respect de la loi dans le cadre de la nomination de ces nouveaux membres de l’organe en charge de gestion des prochaines élections notamment la présidentielle qui devrait se tenir le 25 février 2024 au Sénégal.
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) a lancé, dans une récente déclaration, «un appel solennel au président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions, de bien vouloir retirer ce décret et de le remplacer par un nouveau, conforme à nos lois et règlements».
Le COSCE met, entre autres, en avant le «non-respect du principe de consultations des corps constitués» et le «non-respect du mandat de six ans et renouvelable par tiers tous les trois ans».
«Vu l’importance dans le dispositif électoral de la CENA et son rôle de garant de l’intégrité, l’équité et de la crédibilité du processus électoral, la prise de ce décret est de nature à jeter le discrédit sur une des institutions essentielles en charge des élections», ont estimé les organisations de la société civile.
Une plateforme de l’opposition, «Front pour l’inclusivité et la transparence des élections» (FITE)», qui vient d’être mise en place, a promis de s’opposer également au décret décrié, en raison de la présence de certains leaders du parti politique du président Macky Sall parmi les membres de la Commission.