La troisième édition de l’African Financial Industry Summit (AFIS) s’est achevée ce 16 novembre à Lomé, capitale du Togo, après deux jours de travaux ayant réuni des experts et décideurs politiques de tous bords autour de la nécessité d’impulser une vision disruptive de l’industrie financière sur le continent africain.
«Construire une industrie financière africaine de classe mondiale : Une opportunité à 1.500 milliards de dollars» a été la thématique centrale de l’AFIS 2023 qui se tenait pour la deuxième année consécutive à Lomé.
Selon les organisateurs, plus de 800 participants venus de différents horizons ont pris part à une quarantaine de panels organisés dans le cadre de ce Sommet qui a enregistré en cette année 2023 l’appui de nouveaux partenaires.
Divers décideurs politiques, investisseurs et acteurs de l’écosystème de la finance africaine ont appelé durant AFIS 2023 l’Afrique à compter plus sur elle-même, pour densifier des investissements inter-Etats via des opérateurs économiques africains de poids, avec pour finalité d’accélérer le commerce intra-africain.
Plusieurs participants dont le président togolais, Faure Gnassingbé, ont en outre, convié la communauté internationale à reconsidérer les notations financières attribuées généralement aux pays africains.
«D’ici 2025, le financement des économies africaines devrait davantage croître, grâce aux fintechs du continent. L’avenir semble prometteur, mais un sentiment pessimiste perdure » au sujet des notations souveraines qui « tendent à être sévères à l’égard des pays africains », a relevé le président togolais dans son intervention », rappelant qu’«historiquement, l’Afrique a toujours été contrainte de payer des taux d’intérêts plus élevés en matière de dette» extérieure.
« Le secteur privé est appelé à jouer un rôle crucial dans le développement des pays africains, mais, il incombe aux Etats de rassurer le secteur privé, en étant à son écoute», a-t-il ajouté.
L’édition 2023 de l’AFIS a été marquée par la conclusion de deux importants accord financiers, dont un accord du partage de risque au montant record de 200 millions $ conclu ce 16 novembre, entre Ecobank Group et AGF (African Guarantee Fund) sur 5 ans .
D’autre part, le nouveau groupe bancaire régional, Vista Bank Group, et Proparco, bras financier et technique de l’Agence française pour le développement (AFD), ont conclu un «prêt sénior de 10 millions d’euros et deux garanties de portefeuilles Ariz et Euriz, respectivement de 4 millions d’euros et d’un million d’euros» pour accompagner les Micros, Petites et Moyennes entreprises (MPME) en Guinée-Conakry.
Il s’agit d’un «apport en liquidité et ces deux mécanismes de partage de risque permettront à Vista Bank d’accroître ses financements des MPME, notamment celles actives dans les secteurs à fort impact de développement comme l’agriculture, la santé, l’éducation, les énergies renouvelables, l’entrepreneuriat féminin, détaille Proparco.