La plus grande ville du nord-est du Nigeria, Maiduguri, a été une nouvelle fois la cible lundi d’une attaque suicide menée par une femme kamikaze, faisant plusieurs dizaines de morts et de blessés.
La jeune kamikaze qui se trouvait en début d’après midi, dans une gare routière de Maiduguri, a actionné sa charge explosive à proximité du marché aux poissons de la route de Baga.
Selon les témoignages, une femme est arrivée dans la gare routière avec une casserole (…) qui a explosé quelque temps après. La femme a été déchiquetée. Seule sa tête est restée intacte, ajoutent les témoins oculaires. Selon les autorités locales, l’explosion a fait 20 morts et près de 50 blessés.
L’attentat-suicide intervient en ce début du mois de ramadan, au cours duquel les groupes terroristes multiplient ce genre d’attaques aveugles pour faire plus de victimes en profitant des rassemblements dans les marchés et places publics et dans les lieux de culte musulman.
Pour l’heure, aucun groupe terroriste n’a revendiqué cette attaque-suicide, cependant tous les regards se tournent vers la mouvance djihadiste Boko Haram. Depuis le début du mois de juin, il s’agit de la quatrième attaque terroriste perpétrée à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno et fief originel du groupe islamiste Boko Haram.
Plusieurs témoins ont par ailleurs, évoqué la présence d’une seconde kamikaze qui se serait fait exploser à l’extérieur de la gare routière mais n’aurait pas fait de victimes. Les deux filles kamikazes seraient âgées de moins de 20 ans. Le rôle de kamikaze est souvent confié aux femmes et jeunes filles kidnappées par les combattants du groupe islamiste Boko Haram, dont les violences ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009.
La mouvance djihadiste retient en otage des centaines de filles et de femmes, et le nombre de kamikazes féminins utilisés fait craindre que ces captives ne soient en effet utilisées à cette fin.