L’Agence de notation internationale Standard & Poors (S&P) a appelé hier mercredi, le gouvernement sud-africain à accélérer les réformes pour redresser la situation des finances publiques, maintenant la note de crédit du pays arc-en-ciel en territoire négatif à «BB-».
«Le déficit budgétaire consolidé de l’Afrique du Sud devrait se creuser pour atteindre près de 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 en raison de la sous-performance des recettes et de la hausse des dépenses», a souligné l’agence dans son dernier rapport sur la situation économique dans le pays.
Selon l’agence de notation, la dette publique brute atteindra 83% du PIB d’ici le premier trimestre 2027, tandis que les coûts d’intérêt devraient atteindre 20% des recettes publiques en moyenne, soit plus que ses estimations précédentes de 79% et 19%, respectivement.
Par ailleurs, l’institution a signalé que l’instabilité sociale constitue un défi majeur en raison de la détérioration des conditions économiques et des mauvaises prestations des services publics, ce qui pourrait se traduire par un moindre soutien au Congrès national africain (ANC) lors des prochaines élections générales prévues en 2024.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a révélé que le chômage parmi les jeunes en Afrique du Sud entrave la croissance économique, menace la cohésion sociale et exerce une pression sur les ressources publiques du pays.
D’ailleurs le parti au pouvoir l’ANC (Congrès National Africain) ne cesse de reculer dans les urnes depuis une dizaine d’années et fait actuellement face à un mécontentement grandissant nourri par un chômage endémique, des inégalités toujours plus grandes et une grave crise des coupures répétitives et de plus en plus longues du courant électrique.
Pour faire tomber l’ANC à l’occasion des élections générales de 2024, plusieurs partis de l’opposition en Afrique du Sud se sont regroupés en juillet 2023, dans une coalition pour faire front commun lors de la prochaine bataille électorale.