Le gouvernement burundais a enregistré une nouvelle défection, celle du 2ème vice-président du pays, Gervais Rufyikiri qui a annoncé à Bruxelle, sa démission et sa décision de ne pas revenir dans son pays pour préserver sa vie.
Le 2ème vice-président qui est actuellement en déplacement en Europe pour des soins médicaux, a précisé dans une déclaration télévisée depuis Bruxelles, qu’il se sentait menacé depuis qu’il ne manifeste pas d’engouement en faveur d’un troisième mandat auquel s’accroche l’actuel président Pierre Nkurunziza.
Gervais Rufyikiri affirme recevoir depuis le 25 avril dernier, «des menaces personnelles» à cause de son refus de soutenir Nkurunziza, pour un 3e mandat. Déjà, il avait été démis de sa place au sein du Conseil des sages (organe suprême) du parti présidentiel, le CNDD-FDD.
Par sa démission, Rufyikiri dit confirmer son opposition au troisième mandat du président burundais.
Après la fuite de certains responsables membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la liste des défections vient de s’allonger avec le départ du deuxième vice-président du Burundi. Et les rumeurs indiquent aussi que le président de l’Assemblée nationale serait en fuite.
Entre temps, à Kigali, le dialogue politique a repris entre le gouvernement et l’opposition, sous la médiation d’une équipe de facilitateurs internationaux. Les autorités burundaises qui avaient boycotté ce dialogue le mardi 23 juin passé, sont finalement représentées par le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana.
Seulement le retour du gouvernement à la table des négociations est accompagné de deux conditions qui constituent la ligne rouge fixée par le pouvoir : ne pas revenir sur la question de la candidature de Kurunziza déjà acquise, ni sur le calendrier électoral déjà fixé.
Pourtant, ce sont là les deux principales revendications de l’opposition et constituent les points de discorde avec le président et son entourage et sont à l’origine de la crise politique que traverse le Burundi. Aussi, les élections législatives et communales sont prévues pour lundi prochain.
Pour rappel, les manifestations déclenchées après l’annonce de la candidature du président Kurunziza pour un 3e mandat ont fait déjà 70 morts et plus de 150 blessés.