Un Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mme Mary Lawlor qui vient d’effectuer une mission officielle en Algérie, a dénoncé ce mardi 5 décembre, l’acharnement des autorités du pays contre les défenseurs des droits humains.
«Tout en saluant les réformes évidentes ayant eu lieu au cours des quatre dernières années et le nouvel accent mis sur la participation citoyenne, je regrette que certains défenseurs des droits de l’homme travaillant sur des sujets sensibles, subissent des restrictions constantes», a-t-elle déploré dans un communiqué publié à l’issue de son séjour dans ce pas nord-africain.
L’experte de l’ONU dit avoir observé quatre principaux types de violations utilisées pour empêcher les défenseurs des droits humains d’exercer leur travail. Il s’agit d’un harcèlement judiciaire constant, de la dissolution des principales organisations de défense des droits de l’homme, des restrictions sur la liberté de mouvement, ainsi que des pratiques d’intimidation et de surveillance ayant de graves répercussions sur la santé mentale des défenseurs des droits de l’homme et de leurs familles.
Lawlor pointe du doigt «les lois conçues pour lutter contre le terrorisme» qui «suscitent tant de terreur auprès des défenseurs des droits de l’homme, en raison d’une définition trop large et excessivement vague de ce qui relève du terrorisme dans le Code pénal», évoquant le cas de l’Article 87 bis du Code pénal algérien, l’une des lois les plus fréquemment invoquées pour poursuivre les défenseurs des droits de l’homme en justice.
Par ailleurs, elle a salué l’acquittement récent de trois défenseurs des droits de l’homme, d’accusations de terrorisme qui pesaient contre eux, espérant que «cet acquittement marquera le début d’un processus de révision de l’Article 87 bis».