Le président nigérian Muhammadu Buhari a limogé vendredi, avec effet immédiat, le conseil d’administration (CA) de la compagnie pétrolière nationale (NNPC), une décision qui annonce le début d’une large campagne de lutte contre la corruption qui ronge plusieurs secteurs d’activités, dont le secteur pétrolier et gazier, apprend-on de source officielle à Abuja.
Le secteur pétrolier est accusé d’être l’un des secteurs les plus touchés par la corruption dans le pays et le nouveau président avait justement promis lors de la prise de ses fonctions le 29 mai dernier, de livrer une bataille sans merci à ce fléau dévastateur de l’économie du pays.
Le renvoi du CA est donc un des premiers gestes du pouvoir, nécessaire pour mener à bien l’enquête visant à faire de la lumière sur les activités « irrégulières » qui se trament au sein de la compagnie pétrolière.
Statutairement, il revient au ministre du Pétrole de présider le conseil d’administration de la NNPC, mais ce poste est resté vacant depuis la montée au pouvoir de Buhari.
Ce vide, les observateurs l’expliquent par la volonté non encore affichée du président Buhari de vouloir prendre lui-même les commandes du portefeuille énergétique, dans le souci de superviser et de s’assurer de la bonne tenue des réformes prévues pour les secteurs gazier et pétrolier.
Après les nouvelles, reçues favorablement, concernant la remise en marche pour bientôt des 4 raffineries du pays, et la récupération des milliards de dollars détournés sous l’ancien régime au pouvoir, l’heure est au nettoyage dans les rangs des responsables à la tête du secteur fournisseur des plus grosses recettes de l’Etat.
Le Nigeria qui est le premier producteur du pétrole en Afrique, extrait deux millions de barils de brut par jour et sa capacité de production de carburant s’élève à 445.000 barils seulement par jour. Les revenus de l’or noir représentent 90% des exportations du Nigeria.