Le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a demandé mercredi 6 décembre, autorités du Nigeria d’ouvrir une «enquête impartiale» sur les frappes aux drones menées par l’Armée nigériane et qui ont entrainé dimanche 03 décembre, accidentellement la mort d’au moins 85 villageois qui célébraient une fête musulmane.
L’ONU a noté «que les autorités ont qualifié d’accidentels les décès de civils» mais a en même temps, demandé «de prendre à l’avenir toutes les mesures possibles pour garantir la protection des civils et des infrastructures civiles», a indiqué le porte-parole de l’Agence onusienne, Seif Magango dans un communiqué.
Le Haut Commissariat aux Droits de l’homme a demandé «instamment» à Abuja de «mener une enquête approfondie et impartiale et de demander des comptes aux responsables», tout en accordant des réparations aux victimes et à leurs familles.
Le Président nigérian Bola Ahmed Tinubu a ordonné ce 5 décembre l’ouverture d’une enquête après que l’Armée ait reconnu qu’un de ses drones visant des groupes armés avait accidentellement frappé le village de Tudun Biri, dans l’État de Kaduna (Nord-ouest), lors de la fête musulmane du Mawlid, qui commémore la naissance du prophète Mahomet.
Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices de bandits dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où les djihadistes se battent depuis plus d’une décennie. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.
À la suite de cette attaque particulièrement meurtrière, l’Armée nigériane avait déclaré que son drone était en mission de routine et avait «touché par inadvertance des membres de la communauté». Elle avait ensuite précisé que les villageois avaient été confondus avec un groupe armé présent dans la région.