La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a jugé jeudi, «irrecevables» des requêtes du Niger introduites le 21 novembre dernier et demandant à la juridiction d’ordonner la levée des sanctions prises à son encontre par la CEDEAO.
L’organisation sous-régionale avait décrété une série de sanctions contre Niamey au lendemain du putsch du 26 juillet dernier, qui avait renversé le régime du président élu, Mohamed Bazoum. Il s’agit de la fermeture de toutes les frontières avec le Niger, de la suspension des transactions financières et du gel des avoirs du pays dans les banques étrangères.
«Les militaires, qui ont pris le pouvoir au Niger par la force, n’ont pas qualité pour représenter l’État du Niger, et donc n’ont aucune qualité pour saisir la Cour de justice de la CEDEAO» a décidé la Cour qui a également rejeté des requêtes d’autres plaignants.
Outre la junte militaire au pouvoir, sept autres plaignants avaient saisi la Cour, notamment la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC), la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), le Conseil nigérien des utilisateurs des transports publics (CNUT), le Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Niger, le Réseau des chambres d’agriculture du Niger (RECA), le Syndicat des commerçants importateurs du Niger (SCIN) et la consultante Moussa Fatimata.
Les avocats de ces plaignants qui, pendant leur plaidoirie, avaient mis en avant les souffrances des Nigériens confrontés, entre autres, au manque de nourriture et de médicaments, n’ont donc pas obtenu gain de cause.
La Cour de justice devra rendre un autre verdict, le 14 décembre prochain, concernant la plainte du président déchu Bazoum contre l’État du Niger qu’il accuse de violer ses droits et ceux de sa famille. Ce dirigeant est toujours séquestré dans sa résidence à Niamey depuis le putsch. Entre temps, la CEDEAO tiendra son prochain sommet ordinaire le 10 décembre à Abuja.
La région ouest-africaine a été secouée par des coups d’État dans quatre Etats membres de la CEDEAO (Mali, Burkina Faso, Guinée et Niger), lesquels sont actuellement suspendus des instances de l’organisation. Récemment, une tentative de putsch a été enregistrée en Sierra Leone.