Le Gouvernement burkinabè a adopté mercredi 6 décembre un projet de loi révisant la Constitution et consacrant désormais les langues nationales comme «langues officielles à la place du français qui est relégué au rang de langue de travail».
Ce projet de loi «s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la Transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’État de Droit», indique le Conseil des ministres dans son compte-rendu.
Parmi les «innovations majeures» de ce nouveau texte figure «l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail». Le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir en septembre 2022 avait promis une modification partielle de la Constitution il y a deux mois.
«L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui», avait justifié le 1er décembre, le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, faisant allusion à des textes calqués sur la Constitution française.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le Burkina s’est nettement éloigné de la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique du Burkina Faso, tout en se rapprochant de Moscou, d’Ankara et de plusieurs Etats d’Amérique latine.
Plus tôt cette année 2023, le Mali gouverné comme le Burkina par des militaires et qui s’est également rapproché de la Russie au détriment de la France, avait aussi modifié sa Constitution par référendum et a réservé le même sort à la langue de molière.