Les Etats-Unis, alliés inconditionnels d’Israël, ont brandi ce vendredi 8 décembre, leur veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» dans la bande palestinienne de Gaza dont la population est victime d’un génocide.
Les bombardements aveugles de l’armée israélienne ont fait en deux mois, 17.487 morts palestiniens, dont plus des deux tiers des femmes et des enfants, selon un dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.
Les raids israéliens ont également détruits ou endommagé plus de la moitié des habitations à Gaza, dont 1,9 millions d’habitants, soit 85% de sa population, ont été forcés de quitter leur foyer pour trouver refuge au Sud du territoire palestinien.
Même les hôpitaux, les médecins et les humanitaires n’ont pas été épargnés par la force de frappe du Tsahal. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), seuls 14 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza fonctionnaient encore tant bien que mal jeudi.
Si les dirigeants sionistes Israël se réjouissent de l’avortement du vote de ladite résolution de l’ONU, le Hamas a «fermement condamné» samedi le veto américain, le qualifiant de «position immorale et inhumaine» et de «participation directe aux massacres» des civils et le président palestinien Mahmoud Abbas a imputé samedi aux Etats-Unis, la responsabilité «de l’effusion de sang des enfants, des femmes et des personnes âgées palestiniens dans la bande de Gaza aux mains des forces d’occupation» sionistes.
Le véto américain a été également condamné par des organisations humanitaires, dont Médecins sans frontières (MSF) qui a affirmé que l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies le rend «complice du massacre» des milliers de Palestiniens à Gaza.
Par ailleurs, le représentant suppléant des Etats-Unis pour les affaires politiques spéciales, Robert Wood a justifié le veto par le fait que son pays a décidé de ne pas soutenir «une résolution qui appelle à un cessez-le-feu non durable qui va simplement planter les graines de la prochaine guerre».
Un ancien diplomate occidental auprès de l’ONU a déclaré sous couvert de l’anonymat, qu’il est temps de procéder à une refonte profonde de la charte des Nations Unies et notamment les critères d’attribution du droit de veto que les grandes puissances (USA, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie) utilisent au service de leurs propres intérêts et de ceux de leurs alliés.
Ce diplomate estime que, l’article 23 du chapitre V de la Charte des Nations Unies devrait être pertinemment révisé en tenant compte des grands changements intervenus dans le monde durant les huit dernières décennies pour donner la voix à d’autres pays influents et à d’autres continents notamment l’Afrique et l’Amérique Latine qui ont été jusqu’à présent, marginalisés dans la gestion des grands dossiers de la planète.