Après la CEDEAO, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a suspendu le Niger de ses instances ce mardi 19 décembre jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.
C’est le Conseil permanent de la Francophonie (CPF), formé des sherpas des Chefs d’Etat et de Gouvernement membres de la Francophonie, qui a pris la décision de la suspension du Niger lors d’une session extraordinaire tenue en visioconférence, a annoncé hier mercredi le CPF.
«Adoptant une résolution conformément aux dispositions du chapitre 5 de la ‘Déclaration de Bamako’, le CPF a prononcé la suspension de la République du Niger de la Francophonie, avec pour effets immédiats la suspension de la participation de ses représentants de fait aux réunions des Instances de la Francophonie ainsi que la suspension de la coopération multilatérale francophone avec cet Etat membre, à l’exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles, et ceux concourant au rétablissement de la démocratie», a détaillé le CPF qui constitue la 3ème instance plénière de l’OIF après la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et la Conférence ministérielle.
Les sherpas des Etats et Gouvernements membres de l’OIF exigent par ailleurs «le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et de la démocratie au Niger et appellent les autorités de Transition à établir un chronogramme de sortie de Transition avec une durée limitée dans le temps».
Cette suspension du Niger n’implique pas une rupture de tout lien institutionnel avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à la tête du pouvoir en place à Niamey, rappelle l’OIF basée à Paris.
Le CPF a également appelé «à la libération immédiate et sans conditions du Président Mohamed Bazoum, des membres de sa famille ainsi que de ceux de son Gouvernement également séquestrés».
L’OIF à travers le CPF, reste «saisie de la situation au Niger, de manière à réexaminer sa position lors de sessions ultérieures», souligne également le communiqué officiel rendu public ce 20 décembre à Paris.
Le Niger est membre fondateur de la Francophonie le 20 mars 1970. C’est d’ailleurs à Niamey, la capitale du Niger, que les bases de l’ancêtre de l’OIF (ACCT) ont été jetées entre une vingtaine de Chefs d’Etat d’Afrique et d’Asie francophones, appuyés par des acteurs de la société civile de ces deux continents précités plus ceux d’Amérique du Nord et d’Europe.