Après avoir accusé, fin décembre, le Rwanda de soutenir le groupe RED-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit au Burundi), le Burundi passe à une autre étape en annonçant, jeudi 11 janvier, la fermeture de sa frontière avec son voisin.
Le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse a annoncé cette décision à la presse, et traité le président rwandais d’un «mauvais voisin», ajoutant que «nous avons arrêté toute relation avec lui jusqu’à ce qu’il revienne à de meilleurs sentiments».
Toujours selon Niteretse, le Rwanda «héberge les criminels qui nuisent aux Burundais», des propos qui corroborent avec ce qu’avait déjà déclaré le président burundais, Evariste Ndayishimiye, le 30 décembre dernier, affirmant que «ces groupes armés ont été abrités et ont reçu des aides en termes de nourriture, d’hébergement et aussi d’argent du pays qui les accueille. Je veux parler du Rwanda».
L’annonce de la fermeture de la frontière par les autorités burundaises n’est pas une première, puisque les relations entre Kigali et Gitega ont été souvent tendues.
Le Burundi avait déjà entrepris cette démarche en 2015 alors que les deux pays s’accusaient mutuellement de soutenir des groupes rebelles. Il avait fallu attendre 2022 pour que cette frontière soit à nouveau ouverte, deux ans après l’arrivée de Ndayishimiye au pouvoir.
La dernière attaque menée par le groupe RED-Tabara et que Gitega a dénoncé, remonte au 22 décembre, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), avec un bilan de 20 morts. Cette rébellion qui se dresse contre le régime de Ndayishimiye est aussi active à l’est de la RDC.
Kigali a toujours nié les accusations du Burundi ; tout comme le groupe RED-Tabara avait, pour sa part, affirmé «n’être soutenu par aucun pays» et n’avoir que «le soutien du peuple burundais».