De nouvelles violences ont éclaté en ce début de semaine dans le sud algérien, plus particulièrement à Ghardaïa, entre les communautés Mozabites (berbères) et Malékites (arabes).
Malgré l’imposant dispositif sécuritaire déployé en permanence dans la ville de Ghardaïa, les forces de l’ordre ont été impuissantes à faire taire ces violences qui ont éclaté dans la soirée de dimanche et se sont poursuivies jusqu’à mardi.
Les rixes qui opposaient au départ les communautés Mozabite et arabe se sont transformées en des affrontements directs avec les forces de l’ordre qui ont fait de nombreux morts et une dizaine de blessés selon les services sanitaires de la capitale du M’zab.
Les forces de l’ordre ont également procédé à l’arrestation d’émeutiers et de contestataires.
D’après certains témoins, les services de sécurité ont refusé d’intervenir durant les affrontements communautaires de dimanche soir. Ils ont tout simplement quadrillé le quartier de Ksar Bounoura, laissant les habitants de ce quartier à la merci des contestataires. Ce n’est que quelques heures plus tard que les services de sécurité ont débarqué avec force en lançant des bombes lacrymogènes pour disperser la foule.
Cette opération nocturne, dont les raisons restent opaques, a enflammé les habitants de Ghardaïa. Ces derniers ont ainsi décidé de redescendre dans la rue les jours suivants, pour montrer leur mécontentement. Emboitant le pas à leurs voisins, les habitants de Guerrara, ville située à 120 kilomètres au nord-est de Ghardaïa, ont eux aussi initié de violentes protestations.
Cette nouvelle série de violences prouve encore une fois l’incapacité des autorités locales à stabiliser la situation dans cette ville du sud algérien. La presse nationale et internationale n’a pas manqué de critiquer les quelques 8.000 élément des forces spéciales qui sont stationnés en permanence depuis deux ans à Ghardaïa sans être capables d’empêcher les confrontations intercommunautaires.