Londres et Kigali ont fait un nouveau pas ce 17 janvier 2024 vers la mise en route de leur projet commun d’expulsion de migrants illégaux du sol britannique vers le Rwanda.
La Chambre des Communes (Chambre basse du Parlement) a voté ce 17 janvier un projet de loi du Gouvernement de R. Sunak dans ce sens, «par 320 voix pour et 276 contre». Un vote qui traduit la division qui règne sur ce sujet délicat, même au sein du camp du Premier ministre britannique. Le texte soumis au vote ce 17 janvier a été conçu pour démontrer aux yeux des Britanniques et de la communauté internationale «que le Rwanda est un pays tiers sûr pour la relocalisation des individus».
«L’adoption du projet de loi ce soir marque une étape importante de notre plan pour arrêter les bateaux», a salué dans ce sens un porte-parole du Bureau du Premier ministre Sunak.
Le texte voté dans la division ce 17 janvier 2024 va maintenant être soumis à la Chambre des Lords (la Chambre haute du Parlement) pour une première lecture. Londres a déjà offert à Kigali 240 millions de livres sterling (environ 304 millions de dollars américains) pour opérationnaliser son plan de transfert de migrants illégaux de son sol vers le Rwanda.
En avril 2022, le Royaume-Uni avait bâti avec le Rwanda une entente en vertu de laquelle les immigrés clandestins et les demandeurs d’asile seraient «envoyés dans ce pays d’Afrique de l’Est pour que leurs demandes y soient traitées. S’ils obtiennent gain de cause, ils se verront accorder la résidence permanente au Rwanda plutôt que d’être autorisés à retourner au Royaume-Uni». Le premier vol qui devait emmener sept migrants au Rwanda en juin 2022 avait été annulé in extremis à la suite d’une intervention de la Cour européenne des droits de l’Homme. Fin 2023, la Cour suprême britannique a aussi «jugé que le programme du Gouvernement Sunak était illégal».