Les provinces du sud de l’Algérie ont retrouvé le calme jeudi suite à l’intervention de l’armée qui a réussi en quelques heures à atténuer les tensions qui existent entre les berbères et les arabes du sud du pays.
Le gouvernement algérien a chargé mercredi l’armée et la justice de mettre fin aux violences entre les communautés arabe et mozabite dans la région de Ghardaïa, des affrontements qui ont fait 22 morts et plusieurs dizaines de blessés durant cette semaine.
Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal a d’ailleurs effectué jeudi une visite dans la localité de Ghardaïa. Le but étant de montrer au grand jour l’importance que représentent les régions du sud du pays pour le gouvernement central.
La minorité mozabite réclame en effet depuis de nombreuses années une reconnaissance de son patrimoine culturel et cultuel qui diffère par rapport à celui des arabes. Cependant, le gouvernement d’Alger n’a jamais réagi à ces revendications. Preuves à l’appui, la majorité des postes de fonctionnaires dans ces régions reculées sont occupés par des arabes venus pour la plus part, du nord du pays.
Issu de cette communauté, l’universitaire Rostom El Djazaïria a dénoncé dernièrement sur les pages du quotidien El Watan, « un plan d’asphyxie de toute une population, doublé d’une démarche calomnieuse et machiavélique bien structurée visant l’isolement moral, politique et médiatique de celle-ci ».
Pour les observateurs internationaux, cette poussée des violences rappelle encore une fois la fragilité sociale et politique de l’Algérie. Pour eux, si rien n’est fait dans les plus brefs délais afin de calmer la situation, rien n’empêchera les mozabites de redescendre à nouveau dans la rue pour faire prévaloir leurs droits.
Le sud algérien est souvent le théâtre de violents affrontements, non seulement communautaires mais également économiques et politiques tels que les protestations contre les forages de puits de gaz de schiste.