Le président tunisien, Kaïs Saïed a décidé dans un décret publié mardi, la prolongation de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire tunisien jusqu’au 31 décembre 2024, à compter de ce mercredi 31 janvier.
Cette mesure a connu plusieurs prolongations, sans tenir compte de l’évolution de la menace terroriste dans le pays, depuis qu’elle avait été décrétée pour la première fois, le 24 novembre 2015, suite à l’attaque terroriste contre un bus de la garde présidentielle à Tunis et qui s’était soldée par 13 morts et 16 blessés.
Encore 11 mois supplémentaires au cours desquels les autorités jouiront, à leur gré, des prérogatives exceptionnelles. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, des critiques se multiplient autour de l’opportunité de cet état d’urgence.
«Les mesures d’exception octroyées par le décret d’urgence sont utilisées de manière abusive et sans contrôle judiciaire», avait déploré, il y a deux ans, Salsabil Chellali, la directrice du bureau de Human Rights Watch à Tunis, parlant des assignations à résidence imposées, qui sont en réalité «des détentions secrètes sous couvert d’état d’urgence».