Rwanda: Kagame assuré du soutien du Parlement pour un troisième mandat

Le Parlement rwandais a voté, sans surprise à l’unanimité, pour une réforme constitutionnelle devant instituer un troisième mandat présidentiel, comme le souhaite l’actuel Chef de l’Etat, Paul Kagame. Les sénateurs et députés justifient leur vote par les pétitions portant les signatures de 4 millions de Rwandais, sur 6 millions d’électeurs, qui plaident en faveur de la modification de l’article 101 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels successifs.

Selon des témoignages, la population, invitée à suivre le déroulement des débats, était venue nombreuse au Parlement, ce mardi 14 juillet, pour soutenir les sénateurs et députés.

Donatilla Mukabalisa, la présidente du Parlement, n’a pas caché sa satisfaction à l’issue des votes. «Je veux remercier tous les membres du Parlement pour leur soutien aux souhaits du peuple».

De son côté, un député du Parti social démocrate (PSD), membre de la coalition au pouvoir, a fait savoir que «3,7 millions de Rwandais issus de différents milieux sociaux et régions du pays ont parlé. Nous sommes ici leurs représentants et n’avons d’autre choix que d’écouter leur souhait».

Reste à formuler des amendements et à proposer une nouvelle mouture de la Constitution à soumettre au Parlement avant d’être approuvée par un référendum populaire.

Pour Christophe Bazivamo, vice-président du FPR, le parti présidentiel, «le processus est lancé et il ne s’arrêtera pas».

Opposition rwandaise et simples observateurs mettent ce plébiscite dans le compte des manœuvres auxquelles se livre le régime au pouvoir dans l’objectif de maintenir le président Kagamé à la magistrature suprême au-delà de 2017.

La seule formation politique qui avait déposé un recours devant la Cour suprême pour empêcher la révision constitutionnelle, est le Parti démocratique vert qui s’est dit déçu que le vote du Parlement qui a eu lieu avant la tombée de l’avis de la Cour suprême.

Quoi qu’ayant à son actif de nombreux progrès économiques dans son pays, le président Paul Kagamé qui continue à clamer que la réforme constitutionnelle ne pourra être que l’émanation d’une initiative populaire, est tout de même accusé de diriger son pays d’une main de fer.