Le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit, mardi 13 février, «profondément préoccupé» par la «situation tendue» qui prévaut au Sénégal à la suite du report de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février, lit-on sur le site ONU Info.
Le Sénégal est en proie à une crise politique depuis que son président sortant, Macky Sall a annoncé le 3 février dernier, le report de la présidentielle, à trois semaines de l’échéance.
L’Assemblée nationale a, pour sa part, entériné le renvoi de l’élection au 15 décembre 2024 et le maintien de Sall à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.
Par ailleurs, au moins trois personnes auraient été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations provoquées par ce report. Suite à ces incidents, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU réclame des enquêtes pour déterminer les responsabilités, tout en dénonçant un «recours inutile et disproportionné à la force contre les manifestants et des restrictions de l’espace civique» dans le pays.
Des enquêtes «doivent être menées rapidement, de manière approfondie et indépendante, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes», a préconisé une porte-parole du HCDH, Liz Throssell, précisant qu’en plus des personnes tuées, au moins 266 citoyens auraient été arrêtés dans tout le pays, y compris des journalistes.
Elle a critiqué le manque de respect des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, et réclamé «un traitement équitable» à l’égard des personnes arrêtées pendant les manifestations à Dakar et dans certaines régions.
En revanche, le président Macky Sall a promis d’engager «un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié».