Au Burundi, les pourparlers politiques entre le gouvernement et l’opposition, pour trouver une issue à la crise qui secoue le pays depuis plus de trois mois, ont été ajournés sine die, ce dimanche 19 juillet, à deux jours de l’élection présidentielle.
La médiation ougandaise a donné cette information en tenant compte de l’absence de la délégation du camp présidentiel aux discussions qui devaient se poursuivre ce dimanche.
«Il faut être deux pour dialoguer, l’absence du gouvernement signifie que nous devons suspendre jusqu’à ce qu’il soit prêt à continuer le dialogue» a affirmé le médiateur ougandais, Crispus Kiyonga.
Le même jour, le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, a annoncé, un peu plus tôt, vouloir «interrompre» les pourparlers «pour déterminer si nous continuons ce dialogue parce (…) que pendant que nous étions en train de dialoguer, d’autres étaient en train de préparer autre chose».
Mais l’opposition et la société civile ont une autre lecture du choix de la chaise vide par le gouvernement. Elles estiment que le camp présidentiel cherche à gagner du temps pour éviter d’aborder la question du calendrier électoral et de mettre ces ennemis devant le «fait accompli».
Après le scrutin, ces négociations «n’auront pas de sens», selon Léonce Ngendakumana, président de l’ADC, principale coalition de l’opposition burundaise.
«Le gouvernement a pris l’option de s’isoler et de poursuivre les pseudo-élections, pour qu’on reprenne les discussions après les élections, ce qui n’aura pas de sens», a-t-il déclaré.
L’opposition exige clairement un report du scrutin présidentiel et la création d’un conseil national pour la «restauration des accords d’Arusha et d’un Etat de droit». Le ministre de l’intérieur a qualifié la création de cet organisme d’une «entreprise de putsch».
Pour le médiateur ougandais, les discussions «n’ont pas échoué». «Dès que nous serons prêts, nous reviendrons» aux discussions», a-t-il affirmé.
La crise provoquée au Burundi par la candidature du président Pierre Nkurunziza, pour briguer un troisième mandat à la présidentielle, est encore loin d’être terminée, malgré son lot de victimes, plus de 80 morts, enregistrés depuis le début de la crise.