Le président burkinabè, Michel Kafando, a démis dimanche, le colonel Auguste-Denise Barry de ses fonctions de ministre de l’administration territoriale et de la sécurité, dans l’objectif de satisfaire l’armée qui exige le retrait des militaires du gouvernement.
Deux jours auparavant, Kafando a récupéré le portefeuille de la défense qui était jusqu’alors détenu par le Premier ministre Isaac Zida, toujours pour «régler les questions de dysfonctionnement et surtout de frustrations au sein de l’armée».
Le chef de l’Etat cumule ainsi désormais les fonctions de ministre de la défense et de la sécurité. Il a cédé celui des affaires étrangères qu’il détenait à l’actuel ministre délégué à la coopération régionale, Moussa Nébié. L’administration territoriale et de la décentralisation a été confiée à Issouf Ouattara, jusque-là secrétaire général du ministère de l’environnement.
Par ce mini-remaniement ministériel, annoncé après des consultations avec des responsables politiques, religieux et des représentants de la société civile, Kafando a un seul objectif, notamment celui de désamorcer les tensions entre Isaac Zida et l’armée qui réclame par-dessus tout le départ de tous les militaires du gouvernement.
Le fait d’avoir touché à Barry et Zida, deux acteurs importants de la vie politique burkinabè à la suite du départ de l’ex-président Blaise Compaoré, très proches par ailleurs, ont satisfait certains responsables de l’opposition qui accusaient déjà le président Kafando d’être indécis et incapable de prendre des décisions courageuses.
Ces changements au sein du gouvernement qui interviennent pratiquement trois mois avant les élections, ont en revanche suscité l’inquiétude de l’Union africaine, qui insiste pour le respect de l’échéancier électoral fixé pour octobre prochain.
Du côté de l’exécutif, le calendrier électoral tel qu’adopté, serait maintenu afin d’assurer la stabilité du gouvernement de transition.