L’ONG humanitaire française Médecins sans frontières (MSF) a poussé ce 4 mars 2024, un nouveau cri d’alarme autour de l’enfer quotidien que vivent les populations de la province du Cabo Delgado située au Nord du Mozambique, plus de six ans après le déclenchement des affrontements entre insurgés islamistes et Forces nationales de défense.
«Six ans après le début du violent conflit dans le nord du Mozambique, les habitants du Cabo Delgado vivent toujours dans la peur, la violence continue de s’y propager, déplaçant et traumatisant des milliers de personnes», a déploré l’organisation humanitaire dans un communiqué.
Le district de Macomia au Nord du Cabo Delgado, est au cœur des préoccupations de MSF car il «continue d’être l’une des zones les plus durement touchées par le conflit, les dégâts causés aux infrastructures ayant considérablement réduit l’accès aux soins de santé».
Selon Esperança Chinhanja, psychologue MSF à Macomia, «les personnes déplacées ont souvent été très traumatisées par la violence. Certaines souffrent d’anxiété, de crises de panique, d’insomnie, d’isolement, etc».
MSF indique par ailleurs dans son communiqué que rien qu’en 2024, plus de 80.000 personnes ont dû fuir la province de Cabo Delgado suite aux attaques des groupes armés.
Cette province riche en gaz et en pétrole, fait face depuis près de sept ans, à des violences cycliques entretenues par des militants du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa.
L’organisation humanitaire se préoccupe davantage du sort des déplacés qui ont un besoin «urgent de nourriture, d’abris, de produits de première nécessité et de soins de santé».
Des centaines de victimes ont été dénombrées de sources officielle et indépendante depuis l’enclenchement de ces violences armées. Plus de 3.100 soldats de plusieurs États membres de la SADC appuyés par un contingent des Forces armées rwandaises, sont toujours déployés dans la province du Cabo Delgado pour y ramener la paix.