Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, devrait placer les droits humains au cœur de sa politique au cours de son deuxième mandat, a estimé ce mercredi l’ONG Human Rights Watch dans une «Feuille de route pour les droits humains» pour son gouvernement.
Au cours des quatre dernières années, souligne l’ONG, les autorités ont de plus en plus réprimé, y compris en ligne, les journalistes, les militants des droits humains et pro-démocratie, les personnes critiques à l’égard du gouvernement, ainsi que des membres et responsables de partis d’opposition. Les forces de sécurité ont à plusieurs reprises fait un usage inutile ou excessif de la force, y compris parfois meurtrière, pour empêcher ou disperser des manifestations pacifiques.
Pour l’organisation de défense des droits humains, le gouvernement congolais devrait donner la priorité aux améliorations dans cinq domaines clés, notamment les droits à la liberté d’expression, à la liberté des médias et le droit de réunion pacifique ; la protection des civils dans les zones de conflit ; la réforme du système judiciaire et la lutte contre la corruption ; l’obligation de rendre des comptes pour les crimes graves ; et le renforcement des institutions démocratiques.
A en croire les propos de Thomas Fessy, chercheur principal sur la République démocratique du Congo à l’ONG, «le premier mandat du président Tshisekedi s’est achevé sur une profonde incertitude marquée par l’aggravation de la violence et des crises humanitaires en RD Congo, les violations récurrentes des droits civils et politiques et une méfiance croissante à l’égard des institutions démocratiques».
Il a estimé que «son deuxième mandat est l’occasion de repartir sur de nouvelles bases et d’inverser la tendance face à un recul important des droits humains».
Tshisekedi a remporté la présidentielle de décembre 2023 et prêté serment le 20 janvier dernier pour un deuxième et dernier mandat de cinq ans. Son pays est confronté à des défis importants, dont la recrudescence de la violence dans la province du Nord-Kivu dans l’est du pays, où la rébellion M23, soutenue selon Kinshasa par le Rwanda, s’affronte avec l’armée congolaise, avec à l’affiche le déplacement massif de la population.