Le parlement tunisien a relancé mercredi, le débat sur l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste sensée mieux répondre aux exigences de la sécurité en Tunisie.
Le projet de loi a fait l’objet d’un accord en commission entre les représentants des principaux groupes parlementaires, notamment le parti islamiste Ennahda et le parti Nidaa Tounès du président Béji Caïd Essebsi.
La Tunisie a en effet été victime de deux attentats terroristes majeurs à quelques semaines d’intervalle seulement. Pour reprendre en main la situation sécuritaire dans le pays, le gouvernement tunisien a tenté à maintes reprises sans y parvenir, de durcir la législation anti-terroriste et contre le blanchiment d’argent.
Ainsi plusieurs versions du projet de loi sur « la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent », réclamé depuis la révolution de 2011, ont été élaborées ces derniers mois, sans être adoptées faute de consensus au parlement.
L’ouverture de ce débat sur la législation contre le terrorisme a ainsi été accueillie avec grande satisfaction par plusieurs parlementaires tunisiens. Le futur texte est appelé à remplacer une loi antiterroriste de 2003 qui était largement utilisée sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali pour réprimer l’opposition de l’époque.
La relance du débat autour d’un nouveau projet de loi anti-terroriste a été dicté par les derniers attentats meurtriers attribués aux combattants de l’organisation de l’Etat Islamique qui s’étaient soldés par la mort de 38 touristes en juin à Sousse et de 22 autres personnes, dont 21 touristes en mars dernier, au musée du Bardo à Tunis.
Cependant, malgré l’effervescence qu’a suscitée la relance de ce débat au sein de la classe politique tunisienne, de nombreuses ONG internationales émettent des réserves sur d’éventuels excès dans l’application de la future loi. Human Rights Watch et Amnesty International ont ainsi fait part de leurs inquiétudes de voir certains actes, qui ne seraient pas véritablement de nature terroriste, réprimés de manière aveugle. Pour ces ONG, une manifestation pacifique pourrait, à titre d’exemple, assimilée à des actes de terrorismes par les autorités du pays en se fondant sur les dispositions de la future loi anti-terroriste.