Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a procédé jeudi, à un mini-remaniement ministériel peu de temps après un vaste mouvement dans les rangs des walis, qui avait pour but de redorer l’image des institutions étatiques algériennes.
Le nouveau remaniement partiel qui intervient deux mois seulement après un précédent remaniement, a touché trois ministres du gouvernement d’Abdelmalek Sellal. Il s’agit du ministre du Commerce, Amara Benyounes, pourtant un fidèle parmi les fidèles de Bouteflika, ainsi que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khomri, libéré officiellement pour des raisons de santé et le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Kadi qui lui a été transféré la tête de la wilaya de Tipaza.
Selon un communiqué de la présidence algérienne, trois nouvelles personnalités politiques reprennent les rênes de ces trois départements. Il s’agit de Belaïb Bakhti, ministre du Commerce, Ferroukhi Sidi Ahmed ministre de l’Agriculture du Développement rural et de la Pêche et El Hadi Ould Ali qui prend la relève à la tête du ministère la jeunesse et des sports.
La décision de remercier ces trois ministres, notamment Amara Benyounes qui dirigeait le département du commerce, a soulevé de nombreuses interrogations par certains médias algériens. Ces derniers s’interrogent sur les mobiles du limogeage de Benyounes Amara et la manière dont a été géré le pays ces dernières années. En moins de deux mois, le pays a connu deux remaniements ministériels et le limogeage de plusieurs dizaines de walis. Pour ces médias, aucune raison valable ne justifiait de tels changements. Par conséquent de nombreux éditorialistes estiment que cette situation est révélatrice d’un profond malaise politique qui ronge les institutions aux commandes du pays.
Les observateurs étrangers ont également jugé très surprenante l’annonce du nouveau remaniement. Ils estiment que vu le grave état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, ce sont les généraux de l’armée qui gèrent discrètement à l’ombre, le pays. Les stratégies développées par ces derniers n’étant pas connues du grand public, il y a donc peu de chances que les raisons exactes de ces remaniements et limogeages soient officiellement explicités comme dans les pays démocratiques.