L’Etat gabonais s’est engagé, depuis l’accession au pouvoir du président Ali Bongo Ondimba, dans des investissements publics massifs, avec l’objectif de faire émerger le Gabon d’ici à 2025, dans le cadre du plan stratégique Gabon émergent (PSGE).
Pour financer les divers projets, le gouvernement gabonais qui fait appel à l’endettement, s’est retrouvé ces dernières années, dans le collimateur des petites et moyennes entreprises, pour défaut de payement des arriérés.
Parlant au nom de ces PME, lors d’une conférence de presse à Libreville, le président de la coalition des organisations patronales, Francis Jean Jacques Evouna, a relancé le débat en demandant à l’Etat d’effacer son ardoise envers les PME.
Les dettes ont été contractées suite aux appels d’offres lancés par les pouvoirs publics. Les PME sélectionnées ont préfinancé les travaux, mais n’ont pas été remboursées conformément aux engagements de l’Etat et aux cahiers des charges. Ce défaut de payement aurait contraint certaines PME, lourdement endettées à leur tour, à réduire leur personnel cesser carrément leurs activités, sous la contrainte de lourdes difficultés financières.
Pourtant, il y a deux mois, le ministre gabonais du Budget, Christian Magnagna, a mis en place une commission chargée du règlement de la dette intérieure et a promis épurer la dette de l’Etat envers les PME d’ici la fin du mois de juillet.
Selon des observateurs, l’accumulation des dettes impayées par l’Etat se fait ressentir au niveau de plusieurs chantiers ouverts par les pouvoirs publics, mais qui sont restés inachevés, faute de financement. Comme plusieurs pays dépendant principalement des recettes pétrolières, le Gabon a vu ses revenus baisser à cause de la chute des cours du baril de l’or noir, engendrant dans le pays de sérieuses tensions budgétaires.
Qu’à cela ne tienne, pour Evouna, « Il faut que l’Etat nous paie pour que la sérénité revienne dans nos entreprises », au risque de descendre dans la rue pour se faire entendre.