Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir au Burkina Faso) a saisi le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation de la mise en accusation porté contre son ex-leader, l’ancien président Blaise Compaoré.
Le 16 juillet dernier, le Conseil National de la Transition (CNT) a voté une résolution, mettant en accusation Blaise Compaoré et plusieurs de ses ministres, devant la Haute Cour de justice, pour «faits de haute trahison et d’attentat à la Constitution», des crimes graves en droit burkinabè.
Pour le CDP, le CNT n’a pas respecté la procédure pour une résolution de poursuite en justice. D’une part, le vote s’est fait à main levée, et non à bulletin secret comme le recommande la loi. En plus, la mise en accusation n’a pas été votée selon le quorum exigé par la Constitution, à la majorité des 4/5ème des membres du parlement. Il n’y a eu que 60 voix favorables sur 90 députés que compte le CNT.
Les dirigeants du CDP évoquent également le fait que «dans ses attributions en référence à la Charte de Transition, le CNT n’a pas les compétences légales pour mettre en accusation l’ancien président Blaise Compaoré».
Les proches de Compaoré se basent donc sur ces dites violations de la Constitution et du règlement intérieur du CNT, pour demander l’annulation pure et simple de la mise en accusation portée contre l’ex-chef de l’Etat.
Ils dénoncent un «harcèlement politique» et une «chasse aux sorcières», et se disent prêts à s’adresser aux juridictions supra nationales si la justice burkinabè ne leur donne pas satisfaction.
Notons que l’ex-majorité a déjà réussi à lever le moratoire écartant les proches de l’ancien régime de la course à la présidentielle, décidé par la justice burkinabè, en portant l’affaire devant la justice de la CEDEAO.
Le CDP compte aussi défendre la cause des anciens dignitaires proches de Compaoré, mis également en accusation pour «faits de coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinats et complicité d’assassinat».