L’ONG Human Rights Watch (HRW) a laissé entendre, jeudi sur son site, que l’armée éthiopienne a exécuté sommairement plusieurs dizaines de civils et commis d’autres crimes de guerre le 29 janvier 2024, dans la ville de Merawi, dans la région d’Amhara située dans le Nord-ouest du pays.
Cet incident a été, selon elle, parmi les plus meurtriers pour les civils depuis le début des combats, en août 2023, entre les forces fédérales éthiopiennes et la milice indépendantiste « Fano » dans cette région.
Pour HRW, les Nations Unies et l’Union africaine devraient envisager de suspendre tout nouveau déploiement de forces fédérales éthiopiennes dans des opérations internationales de maintien de la paix, jusqu’à ce que les militaires, responsables de graves abus, soient dénoncés et jugés.
Selon Laetitia Bader, directrice adjointe de la division Afrique à HRW, «les meurtres brutaux de civils perpétrés par les forces armées éthiopiennes à Amhara contredisent les affirmations du gouvernement selon lesquelles il tente de rétablir l’ordre public dans la région».
«Depuis le début des combats entre les forces fédérales et la milice Fano, les civils subissent à nouveau les abus de l’armée, qui agit en toute impunité», ajoute-t-elle.
L’ONG invite, par ailleurs, les partenaires internationaux de l’Ethiopie (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni…) a appelé le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à enquêter d’urgence sur les abus commis à Merawi et dans la région d’Amhara, ainsi que dans d’autres zones touchées par le conflit, et à publier leurs conclusions.