Quatre partis de l’opposition (ADDI, ANC, FDR et PSR) et une organisation de la Société civile (FCTD-Front citoyen Togo Debout-) ont lancé ce jeudi 4 avril, un appel conjoint pour des manifestations contre le report des législatives et régionales couplées et initialement programmées pour le 20 avril 2024.
Les organisateurs de ces manifestations «appellent les populations à les rejoindre pour une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril, et demandent aux candidats de poursuivre la campagne sur toute l’étendue du territoire national».
Cet appel politique intervient au moment où les manifestations sont interdites depuis le second semestre 2022 au Togo, après une attaque au Grand marché de Lomé lors de laquelle un gendarme a été tué.
Un communiqué de la Présidence du Togo publié dans la soirée de ce 03 avril a justifié le report des élections du 20 avril par le souci de donner le temps à l’Assemblée nationale pour étudier une seconde fois le projet de nouvelle Constitution qu’elle a adoptée le 25 mars dernier.
Le contexte politique togolais est de nouveau tendu depuis l’adoption de cette nouvelle Constitution qui fait passer le Togo à une Vè République. L’adoption de ce texte a été jugée non inclusive par plusieurs acteurs de la Société togolaise. La mouture finale du texte voté par les députés n’a toujours pas été divulguée par le Parlement deux semaines après le vote parlementaire.
La tension politique au Togo est encore montée crescendo ce 03 avril après l’annonce de l’interpellation de neuf personnes proches de l’opposition et des OSC.
Il s’agit, selon Thomas Kokou N’Soukpoe, porte-parole de la DMK (Dynamique Monseigneur Kpodzro, regroupement de partis de l’opposition et de la Société civile), de «neuf membres de la DMK arrêtés alors qu’ils sensibilisaient des gens dans le marché d’Akodessêwa (Lomé) sur l’illégalité de la révision constitutionnelle» du 25 mars 2024.
Le procureur de la République près le Tribunal de Lomé, Talaka Mawama, a justifié dans la soirée de ce 04 avril l’interpellation de ces 09 personnes par leur violation du Code pénal togolais pour avoir été surpris en train de distribuer « des tracts et scandant des slogans incitant à la révolte populaire », précisant qu’une enquête judiciaire a été ouverte.
Les élections législatives et régionales étaient censées se tenir avant fin décembre 2023 selon une promesse du président Faure Gnassingbé. Elles avaient été fixées au 12 avril avant d’être reportées au 20 avril 2024. Pour l’instant aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour ce double scrutin.