Les prévisions de croissance pour l’économie tunisienne ont été revues à la baisse jeudi, atteignant ainsi un taux historiquement bas qui reflète l’Etat alarmant des finances du pays, mais aussi de ses perspectives de croissance.
Le ministre des Finances tunisiens, Slim Chaker a annoncé jeudi, que la Tunisie a réduit de moitié sa prévision de croissance économique pour le reste de l’année en cours, s’établissant ainsi à 0,5% contre une prévision initiale de 1% annoncée fin juin dernier.
Chaker a précisé au cours d’une conférence de presse, que la Tunisie vit actuellement une crise économique majeure, due en partie à l’effondrement des recettes liées au tourisme. Ce secteur vital pour l’économie du pays a été durement frappé par les deux derniers attentats terroristes commis en 2015. Ces attentats ayant fait des dizaines de victimes majoritairement des touristes occidentaux, ont provoqué une chute vertigineuse du nombre de réservations et une baisse tout aussi importante des rentrées de devises étrangères.
La situation désastreuse que traverse l’économie tunisienne a également été impactée par les grèves et les manifestations à répétition qui ont eu lieu durant le courant de l’année dans plusieurs mines de phosphates du pays. La Tunisie tire en effet une partie importante de ces recettes en devises des exportations de phosphates.
Après une année 2014 marquée par un taux de croissance économique de 2,3%, la Tunisie s’apprête à entamer une phase légèrement plus délicate de son développement économique. Une réalité que le ministre des Finances tunisien n’a pas cherché à cacher durant sa sortie médiatique. Pour lui, le secteur touristique du pays qui fait travailler des centaines de milliers de Tunisiens est aujourd’hui pratiquement au point mort.
Un triste constat que la Banque Centrale a confirmé en précisant que les perspectives d’amélioration de la situation économique nationale sont ternes. Le pays risque même de connaitre une stagnation économique, voire une récession, durant les toutes prochaines années.