La peine de mort vient d’être rétablie au Tchad, six mois après son abrogation, et ce pour punir les auteurs d’actes «terroristes».
Le Parlement tchadien a adopté ce jeudi, la loi anti-terrorisme après y avoir introduit plusieurs amendements qui durcissement les peines prévues contre les auteurs d’actes de terrorisme.
Ces changements ont été dictés depuis que le Tchad est devenu la cible des jihadistes de Boko Haram suite à son engagement dans la coalition militaire régionale appelée à neutraliser la secte islamiste nigériane Boko Haram qui avait fait allégeance à l’Etat Islamique (EI) basé en Irak.
Aux termes des amendements introduits par le parlement dans l’ancienne loi anti-terrorisme, les «peines à perpétuité» pour les cas les plus graves ont été converties en des «peines de mort», tandis que les «peines à perpétuité» seront désormais prononcées à la place des peines de huit à vingt ans de prison prévues dans la première mouture de la loi.
La garde à vue, jusque-là de quarante-huit heures, passe à une durée de «trente jours», renouvelable deux fois.
La nouvelle législation a été votée à l’unanimité des députés présents, un consensus acquis après que l’opposition a réussi à faire amender certaines dispositions que la société civile avait considérées comme susceptibles de porter atteinte à la liberté des citoyens. Les multiples attentats-suicides de Boko Haram perpétrés à N’Djamena, la capitale tchadienne, ces dernières semaines, ont motivé le durcissement du ton des députés.
Le Tchad prend ces nouvelles mesures pénales au moment où la stratégie militaire de lutte contre Boko Haram se réorganise sur le plan régional. Après la visite du président nigérian, Muhammadu Buhari au Cameroun, dans le cadre des concertations avec ses homologues des pays du lac Tchad, l’action militaire s’accélère. La Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), forte de plus de 8500 hommes, formée pour neutraliser les jihadistes de Boko Haram, devrait être opérationnelle dans les tous prochains jours.
Selon certaines sources proches du dossier, l’état-major de la MNJTF basé à Ndjamena et qui est sous le commandement d’Illya Abbah, un général nigérian, serait opérationnel ce week-end. En revanche, il faudrait une dizaine de jours, pour que la force d’intervention proprement dite, soit déployée dans des zones d’intervention de la force multinationale au Nigéria et dans les autres pays voisins.