Le nouveau conflit meurtrier inter-soudanais entre à partir de ce 15 avril 2024 dans sa deuxième année, à l’heure où la France abrite une énième «Conférence internationale» qui s’efforcera de mobiliser les décideurs du monde autour de la cause du Soudan.
L’ONU utilise l’hyperbole de l’horreur pour décrire la situation en cours au Soudan depuis 12 mois: « Un des pays les plus pauvres au monde, une des pires catastrophes humanitaires, la pire crise de déplacement, et bientôt la pire crise de la faim du monde».
Les affrontements enclenchés le 15 avril 2023 à Khartoum entre l’Armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR (Forces de soutien rapide) du général Mohammed H. Daglo ont causé des dégâts énormes au sein de la société soudanaise sur divers plans et dans plusieurs villes du pays. Selon des statistiques recoupées, des «milliers de personnes ont été tuées -dont entre 10.000 et 15.000 dans une seule ville du Darfour», selon l’ONU.
Le Tchad est l’Etat qui paie le plus lourd tribut humanitaire à ce conflit. Il accueille actuellement «près d’un million» de réfugiés ayant fui le Soudan, selon des chiffres officiels qui ont recensé plus de «571.000» nouvelles arrivées durant les 12 derniers mois.
«Six millions et demi» d’individus ont été forcés de se déplacer et «près de deux millions d’autres» à s’exiler. Sur 48 millions de Soudanais, «18 sont en insécurité alimentaire aiguë, des centaines de milliers de femmes et d’enfants pourraient mourir de faim» et les humanitaires se sentent impuissants entre refus de visas, droits de douanes exorbitants, pillages et lignes de front infranchissables, décrivent encore d’autres humanitaires.
Pourtant, face à cette hécatombe humanitaire, les Nations Unies peinent à mobiliser des ressources sur le plan mondial.
L’institution onusienne «ne récolte que quelques pourcents de ses nombreux appels de fonds» et la communauté internationale a vite cessé de tenter de ramener à la table des négociations les deux belligérants de cette guerre. les Etats-Unis promettent pour le 18 avril, un nouveau rendez-vous de tentative de facilitation avec l’appui de divers partenaires régionaux.
Pour faire peser une épée de Damoclès sur la tête des belligérants, l’ONU continue d’évoquer «un possible génocide au Darfour» et la CPI (Cour pénale internationale) n’exclue pas elle aussi «de possibles crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité».