Le vice président ghanéen et candidat du Nouveau parti patriotique (NPP – parti au pouvoir depuis 2016), à la présidentielle de décembre 2024, Mahamudu Bawumia a dénoncé en fin de semaine écoulée, le diktat de certaines institutions multilatérales de financement en représailles contre le durcissement de la législation ghanéenne autour de l’homosexualité.
S’exprimant pour la première fois en public sur l’homosexualité depuis l’adoption par le Parlement national en février 2024 d’une loi criminalisant cette pratique, Mahamudu Bawumia a souligné «qu’en tant que musulman, ma foi religieuse est donc très strictement opposée à la pratique de l’homosexualité. Il n’y a pas d’équivoques. Il est important de noter que nos normes et valeurs culturelles et sociétales en tant que Ghanéens désapprouvent la pratique de l’homosexualité».
La sortie opérée par Mahamudu Bawumia autour de la loi sur l’homosexualité au nom du NPP n’est pas fortuite. La loi votée en février 2024, n’a pas encore été promulguée par le Chef de l’Etat, Nana Akufo-Addo. Des partenaires internationaux du Ghana continuent de mettre en garde contre les conséquences désastreuses de sa promulgation par Nana Akufo-Addo.
Le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam a évoqué dans une note interne «le risque d’une perte potentielle de financement de la Banque mondiale s’élevant à 3,8 milliards de dollars» au cours des cinq à six prochaines années, à cause de la criminalisation de l’homosexualité dans le pays.
Selon les dispositions de la nouvelle loi anti-homosexualité, les personnes se livrant à des «activités LGBT+» encourent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à trois ans et la «promotion de l’homosexualité est passible d’une peine de prison allant de cinq à 10 ans».
Important exportateur d’or, de cacao et d’autres produits miniers en Afrique occidentale, le Ghana connaît depuis près de 3 ans, une crise économique sans précédent marquée par une inflation record de 54% fin décembre 2022.