A l’occasion du premier anniversaire de l’arrestation du chef du parti islamiste tunisien « Ennahdha », Rached Ghannouchi, de son vrai nom Rached Kheriji, ce mercredi 17 avril, un Comité international de solidarité a été lancé en faveur de sa libération.
«Aujourd’hui marque un an depuis l’arrestation de M. Rached Ghannouchi, éminent penseur musulman, président du Parlement tunisien et chef du parti Ennahdha, le plus grand parti de Tunisie. À 82 ans, il est le plus vieux prisonnier d’opinion du monde arabe et l’un des plus vieux prisonniers d’opinion au monde», indique dans une Déclaration publiée par ce Comité.
La plateforme déclare que Ghannouchi «a été injustement arrêté à son domicile dans la nuit du 17 avril 2023, correspondant à la vingt-septième nuit du Ramadan, sans aucune considération pour le caractère sacré de son domicile, son âge ou son statut (…) Il a été emmené dans un lieu inconnu, privé de l’accès à un avocat et soumis à un interrogatoire long et dégradant».
Le Comité dénonce l’arrestation de Ghannouchi suite à un discours dans lequel «il a critiqué la dissolution du parlement élu, la suspension des institutions démocratiques et la suspension illégitime de la constitution depuis le 25 juillet 2021» ; le démantèlement systématique des institutions démocratiques laborieusement construites au cours d’une décennie de transition démocratique ; ainsi que la mise en place de nouvelles lois ayant considérablement restreint la liberté d’expression dans les médias et sur les réseaux sociaux, utilisées pour faire taire la dissidence.
Le groupe d’hommes, de femmes et d’intellectuels des quatre coins du monde qui forment le Comité, salue les contributions de Ghannouchi au cours de la phase postrévolutionnaire de la Tunisie, ainsi que le rôle essentiel qu’il a joué dans la consolidation des fondations d’un système démocratique émergent dans ce pas nord-africain.
Ce Comité dit avoir pour objectifs d’exprimer sa solidarité à Rached Ghannouchi et faire connaître ses contributions intellectuelles et politiques en tant que pionnier de la compatibilité de la démocratie et de la modération islamique en Tunisie et dans le monde ; de demander sa libération inconditionnelle et de mettre fin au recours à la justice contre Ghannouchi et tous les membres de l’opposition.