Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dressé hier jeudi, un premier bilan à l’issue de sa visite en République démocratique du Congo (RDC), déplorant la situation dans les provinces de l’Est, où vit une population épuisée et profondément traumatisée, écrasée par des décennies de guerre.

«Les défis du pays en matière de droits humains sont nombreux et complexes», relève Volker Türk, expliquant qu’au Nord-Kivu, le groupe armé M23 continue de semer la terreur, tuant et enlevant la population locale, et s’attaquant aux défenseurs des droits humains, journalistes et leaders des communautés.

Depuis octobre, 500.000 personnes seraient déplacées des zones contrôlées par le M23, ce qui porterait le nombre total des personnes déplacées en RDC à près de 2,7 millions.

Il affirme qu’en Ituri, le groupe armé « Forces démocratiques alliées » (ADF) multiplie les attaques contre la population civile, entraînant plusieurs abus flagrants des droits humains et des violations graves du droit international humanitaire.

Selon lui, les forces de sécurité nationales et les milices comme celle du Wazalendo commettent également des violations des droits humains qu’il faut prévenir.

«Au cours de ma mission, j’ai visité des camps de personnes déplacées à Bunia, dans la province d’Ituri, et à Goma, dans la province du Nord-Kivu (…) Les personnes présentes sur les deux sites m’ont décrit comment elles avaient fui les combats et qu’elles cherchaient désespérément de l’aide et du soutien. Elles ont également exprimé leur profond désir de rentrer chez elles», témoigne le Haut commissaire

Reconnaissant que l’une des causes profondes de ces conflits est l’exploitation des ressources naturelles de la RDC, qui appauvrit la population locale au lieu de lui profiter, Türk juge impératif que l’État joue pleinement son rôle à l’Est, pour assurer non seulement la sécurité, mais aussi l’éducation, la santé et un système judiciaire efficace et équitable.

Il demande aux pays qui soutiennent les groupes armés actifs en RDC, citant le cas du Rwanda pour le M23, à veiller à ce que les combats cessent. «Tous les Congolais ont droit à la paix. Sans paix, il n’y aura ni développement ni progrès», a-t-il assuré.

Le Haut commissaire onusien a enfin remercié le président congolais, Félix Tshisekedi, pour l’avoir invité et a salué l’excellente coopération avec le gouvernement.